ALGERIE : Le SCAF en difficulté

« Des bâtons dans les roues… »

Lors d’une interview qu’ils nous ont accordée au niveau de l’enceinte du stade de basket-ball de Khemis Miliana, les deux premiers responsables du club du SCAF sont unanimes à dire qu’ils veulent relancer la discipline afin qu’elle puisse retrouver son lustre d’antan bien terni dans la région.

Ce que nous avons noté, c’est la présence de très jeunes pratiquants qui effectuent leurs entraînements avec enthousiasme et suivent les directives de leurs éducateurs avec assiduité.

Pour en savoir un peu plus sur la situation du groupe, nous avons pris attache avec Mohamed Brahimi, en sa qualité de président du club, et Tedj Eddine Sahraoui, l’entraîneur.

Il est de notoriété publique que votre club est en butte à toutes sortes de problèmes. Quelles en sont les raisons ?

« Si nous sommes aujourd’hui à la tête de la section, c’est bien par amour pour la discipline et à notre chère équipe. Une équipe qui a enfanté de grands champions tels que l’ex-gendarme Tayeb Zenati (gendarmerie nationale des années 70) et l’international qui a fait les beaux jours du WA Boufarik, Tedj-Eddine Sahraoui, et la liste est plus longue pour ne citer que ceux-là. Toutefois, je dirai que nous sommes confrontés à de sérieux problèmes qui sont, en premier lieu, d’ordre financier. Depuis trois ans, nous n’avons bénéficié que de 200 000 dinars. Une enveloppe qui ne peut nullement permettre d’espérer grand-chose. »

Vous avez le soutien des autorités locales ?

«Nous sommes très reconnaissant au P/APC Mustapha Kebbah. Il est l’unique responsable à notre écoute à chaque fois qu’on le sollicite. Il ne ménage aucun effort pour nous assister dans notre rude mission. Par contre, je dois dire que certains responsables, au niveau du parc de la commune notamment, agissent à contre-courant et excellent dans l’art de nous mettre des bâtons dans les roues. Et bien que le maire nous autorise à utiliser des moyens de transport lors de nos déplacements, au niveau du parc ils nous inventent des pannes imaginaires des bus. »

Et celui du CSA ?

« Même le président du CSA/SCAF ne semble s’intéresser qu’à la section de football. Comme si les autres disciplines n’ont point d’importance ou pire encore, n’existent plus. Nous devons notre continuité à notre maire et aux âmes charitables qui nous aident sous le couvert de l’anonymat. Nous ne demandons pas plus que notre droit. J’espère que notre appel trouvera des échos favorables auprès des instances concernées.»

M. Mellah

Lancer une équipe de seniors l’an prochain

Après le président du SCAF, nous avons sollicité l’entraîneur du club en l’occurrence Tedj Eddine Sahraoui. A son tour, il répond à nos questions.

Quelles sont les motivations de votre retour au club ?

« La situation qui a prévalu au sein du club durant les dernières années a lourdement pesé et a compromis le sort de la discipline. C’est la raison essentielle qui m’a interpellé pour opter pour l’équipe de mes anciennes amours. Ce qui m’a encouragé à plus d’un titre, c’est le retour de personnes intègres qui sont solidaires avec les jeunes et qui ont le désir de bien faire. Surtout que l’on sait que l’ex-président qui a tant donné à cette équipe est en étroite collaboration avec l’actuel président Mohamed Brahmi. Ce dernier tente tant bien que mal de mettre sur pied une équipe compétitive et de trouver des ressources financières auprès des bienfaiteurs. »

Et l’aspect technique de l’équipe ?

« Sur ce plan, nous visons à lancer une équipe en catégorie de seniors dès le prochain exercice, puisque nous disposons maintenant de toutes les catégories d’âge. Avec mes collaborateurs- entraîneurs, Toufik Ayad, Rabah Allili et Fateh Zeguendri, nous espérons arriver à 200 athlètes à l’avenir. Notre effectif comporte, pour le moment, 120 pratiquants dont 20 cadettes. J’estime que notre courbe est ascendante avec les résultats obtenus à ce jour. Nos juniors sont classés en deuxième position du championnat de la ligue de Tipaza. »

Vous avez d’autres objectifs ?

« Effectivement. Nous visons à lancer une équipe de seniors dès le prochain exercice et récupérer nos 22 basketteurs qui évoluent ailleurs et chez nos voisins dont 5 joueurs à Chlef, entre autres Tedj-Eddine Sahraoui, Sid-Ahmed Boukhanfeur, Noureddine Selmane et Walid Zâaf. Un autre évolue à Aïn Temouchent, Mohamed Ouadani ainsi qu’une quinzaine de joueurs à Miliana. »

Mais vous n’avez pas de salle de sport alors que c’est indispensable ?

« Comme vous pouvez le constater, ce terrain est très dangereux pour les athlètes. Il est en plein air, ce qui nous empêche d’y accéder pendant les intempéries. Mais en plus la clôture, à un mètre seulement du terrain, cause de fréquentes blessures aux joueurs. Devant cet état de fait, nous demandons aux responsables de nous octroyer une salle digne de cette discipline ou alors nous permettre d’utiliser la salle omnisport de la DJS. »

M.M.